Exercice d’admiration : Le Festival International des Femmes Metteuses en scène «Jassad» à Rabat De la Complicité Féministe comme Pratique Esthétique

L’affiche du Festival «Jassad» (photo: d.r.)

 

En octobre 2022, l’auteure et metteuse en scène tunisienne Meriam Bousselmi a été invitée au festival de théâtre «Jassad», qui se déroule à Rabat, au Maroc. Dirigé par les metteuses en scène Asmaa Houri et Naima Zitan, ce festival est dédié exclusivement à la création artistique féminine. C’est dans ce cadre que Meriam Bousselmi a rédigé une série d’articles sur l’atmosphère inédite d’un tel événement et sur sa résonance politique dans le monde arabe. Vous pouvez lire le premier article ici, nous publierons les deux autres en février et mars 2024.

 

par Meriam Bousselmi

 

Il existe plusieurs manières de faire : selon les circonstances et dans un souci d’éthique ou d’esthétique, on peut faire d’une pierre deux coups, faire des châteaux en Espagne ou faire les quatre cents coups. On peut aussi faire une drôle de tête, faire semblant ou faire exprès, faire de son mieux ou plus simplement faire demi-tour. Il nous arrive, par ailleurs, de faire le singe ou l’autruche, de faire mouche ou patate. Et parfois, bien que rarement, nous sommes en mesure de faire florès, de faire merveille. Ainsi en est-il du Festival International des Femmes Metteuses en Scène «Jassad«[1] qui s’est déroulé du 25 au 30 octobre 2022 à Rabat et auquel j’ai eu le grand plaisir de participer avec mon solo-performance : « HABITER LES MOTS, Une Autofiction Intime en Vers et Plus » interprété par Miriam Lemdjadi[2].

Je suis chercheuse en Justice et Théâtre, auteure et metteure en scène, j’ai 40 ans et ma pratique théâtrale dure depuis plus de 20 ans. Pourtant, c’était la première fois que j’étais invitée à un festival de théâtre initié et dirigé dans un pays arabe par deux metteures en scènes marocaines : Asmaa Houri et Naima Zitan. Je me souviens qu’avant le festival « Jassad », j’avais été invitée une fois, juste une fois, en 2009, à un mini-festival national consacré aux femmes metteures en scène tunisiennes appelé : « الركح المؤنث » (La scène au féminin)[3] initié et dirigé par le metteur en scène Hamadi Mezzi qui était à l’époque le directeur de la Maison de Culture Ibn Rachiq à Tunis. J’avais présenté ma pièce Zapping sous contrôle[4] dont je garde un beau souvenir.  Sinon, en 20 ans et plus de parcours, je n’ai jamais participé ou été invitée à un festival de théâtre initié et dirigé par une ou plusieurs femmes dans le seul but de promouvoir les femmes de théâtre dans les pays arabophones. Il ne s’agit pas là d’une simple déploration, mais avant tout d’un constat, d’une problématique et d’une revendication. Des femmes à la direction d’un théâtre ou d’un festival de théâtre national ou international, fait encore exception dans les pays arabes.

C’est pourquoi le festival « Jassad » est plus qu’une manifestation culturelle ordinaire, c’est tout un acte de résistance. Une résistance à la dictature du profit servie et protégée par le patriarcat et à la suprématie masculine qui ne soutient que peu les femmes dans la création artistique, mais les instrumentalise au contraire. C’est aussi une conquête féministe de territoires d’où les femmes ont été évincées, bloquées ou exclues en tant que sujets dominés et dépossédés de leurs moyens d’existence et d’expression. On pourrait même dire que le festival «Jassad» constitue de par sa structure, son fonctionnement et son programme une innovation esthétique.

Extrait de la performance «Habiter les mots» de Meriam Bousselmi, interprétée par la comédienne Miriam Lemdjadi (photo: Caroline Reucker)

Faire Corps

«Jassad» signifie «corps» en arabe. Le corps des femmes est le premier théâtre de leurs luttes pour l’égalité et la liberté. La pensée patriarcale justifiait l’oppression des femmes en mettant l’accent sur leur condition biologique qui les réduisait à une fonction primaire : la procréation. Cette vocation maternelle de par leurs corps excluait les femmes de jouer un rôle actif dans les corps politiques, culturels et sociaux. Pire encore, en raison de leur corporéité, les femmes étaient objectivées par le regard et le désir masculins. Une femme devait plaire, sinon elle n’existait pas. Cela a évidemment des conséquences sur les (re-)présentations des femmes et les rôles qui leur sont attribués dans les productions théâtrales. Pendant longtemps, les femmes ont été confinées aux rôles de muses, d’assistantes du metteur en scène et, au mieux, de comédiennes-épouses ou amantes du metteur en scène.  Les postes techniques, de direction et d’écriture ont longtemps été et sont encore majoritairement l’affaire des hommes, comme en Europe[5].

La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne la recherche et la publication universitaires dans le domaine des études théâtrales et de l’esthétique dramatique, que ce soit en arabe ou dans les langues héritées du colonialisme, à savoir le français et l’anglais. Seuls les hommes font figure de référence en la matière. Je serais bien en peine de vous citer quelques noms de femmes universitaires arabes qui font autorité scientifique dans le domaine des études théâtrales ou dont les ouvrages sont reconnus comme des références incontestables, à l’instar par exemple d’Erika Fischer-Lichte dans les études théâtrales germanophones ou Jacqueline de Romilly, spécialiste francophone incontestée du théâtre grec depuis la publication de son livre La Tragédie grecque[6]. Cette invisibilisation systématique des femmes de théâtre dans les pays arabes pourrait également expliquer l’absence de toute exploration académique sérieuse des pratiques esthétiques féministes dans les théâtres arabes (du moins à ma connaissance). Comment faire face à cette réalité et tenter de la changer ?

Le festival «Jassad» revendique ce «corps» à travers le titre qu’il s’est donné. Un titre qui nous rappelle le fameux magazine féministe arabophone, fondé en 2009 par l’écrivaine libanaise Joumana Haddad et qui porte également le nom de «JASAD»[7]. Il semble que pour se réapproprier son/ses corps, il faudrait « faire corps ». « Faire corps » signifie être solidaire, s’unir, se souder à, former une seule entité avec. C’est un choix structurel et esthétique qu’a privilégié l’équipe du festival «Jassad». En optant pour le leadership partagé entre deux compagnies de théâtre : la compagnie de théâtre ANFASS de Asmaa Houri[8] et la compagnie de théâtre AQUARIUM de Naima Zitan[9], le festival « Jassad » avait adopté une pratique organique du concept « faire corps ».

Le travail en duo est une approche politique et esthétique qui rompt avec les modèles classiques du pouvoir et ses réflexes hiérarchiques pour valoriser une forme solidaire et conversationnelle de fonctionnement. Il s’agit d’une tendance prisée dans les politiques culturelles européennes qui, dans une optique de décentralisation du pouvoir et de parité, encouragent la nomination de binômes à la direction artistique d’institutions et de festivals de théâtre[10]. Dans l’espace théâtral arabophone, cette pratique est toutefois rare, pour ne pas dire inexistante. Ce modèle collaboratif de gestion partagée du festival «Jassad» par deux compagnies de théâtre constitue en soi une innovation dans le paysage théâtral arabe.

Extrait de la performance «Habiter les mots» de Meriam Bousselmi, interprétée par la comédienne Miriam Lemdjadi (photo: Thalia Engel)

Le «faire corps» organique et structurelle qui place deux metteures en scène et leurs compagnies aux commandes d’un festival influencera naturellement les méthodes de conception et de programmation du festival. La mission de direction artistique du festival n’est plus conçue comme une simple mission de diffusion au sein d’un réseau d’invitations réciproques entre bandes d’amis, comme c’est souvent le cas dans toute logique patriarcale de profit. Mais plutôt comme un accompagnement intellectuel et artistique des créatrices invitées au festival. Bien sûr, cela suppose un processus de décision qui reste subjectif et contestable. Ce que j’ai le plus apprécié dans le festival «Jassad», c’est que la programmation s’est faite sur invitation et échange avec les créatrices. Cela rompt avec la procédure de candidature classique et bureaucratique qui relègue les artistes et les projets au rang de produits de consommation et les soumet à des jeux d’hiérarchie et de concurrence. Au festival «Jassad», à l’instar des festivals alternatifs renommés qui placent les artistes au centre de leur démarche, la programmation se fait sur invitation, ce qui traduit l’engagement envers l’œuvre d’une artiste.

Le «faire corps» se construit également entre le corps du festival et le corps du projet artistique de l’artiste invitée. Il ne s’agit plus d’une simple sélection, mais d’une élection basée sur des affinités esthétiques. Là encore, il s’agit d’une innovation esthétique. Car si cette conception du rôle d’un festival comme espace d’accompagnement et non d’exposition est relativement répandue en Europe, elle est malheureusement rare dans les pays arabes. La plupart des festivals de théâtre dans les pays arabes fonctionnent selon un mécanisme de sélection sur candidature. Seule exception, les invités d’honneur, généralement des hommes privilégiés (et blancs), comme par exemple lors de la 24e édition du festival des Journées théâtrales de Carthage, qui s’est déroulée du 2 au 10 décembre à Tunis et dont la programmation de Romeo Castellucci, Robert Wilson et feu Peter Brook, a été largement vantée et acclamée comme un exploit sur la scène artistique tunisienne, sans que cela ne fasse l’objet d’un quelconque questionnement critique ou décolonial[9]. Ces festivals perpétuent donc les inégalités et les rapports de domination et ne sont pas en mesure de réfléchir aux questions d’émancipation et de décolonisation.

Le festival «Jassad» dans sa première édition est le seul festival arabe auquel j’ai été invitée et qui a si admirablement brisé le conformisme du réseau des festivals arabes, où l’on voit souvent les mêmes (pseudo-)artistes, (pseudo-)spécialistes et (pseudo-)critiques, et où l’on rumine les mêmes tendances et influences. Derrière cet acte courageux de rupture avec les mécanismes orthodoxes de la direction des festivals, se cache la volonté de créer, dans une complicité féministe, un espace alternatif d’échange et de convivialité artistique.

Extrait de la performance «Habiter les mots» de Meriam Bousselmi, interprétée par la comédienne Miriam Lemdjadi (photo: Caroline Reucker)

En Finir Avec l’Injonction de Plaire

Je dois ma participation au festival « Jassad » à la metteure en scène Asmaa Houri qui, dans un geste généreux d’engagement pour mon travail artistique, m’a invité à présenter une de mes créations. Nous avons convenu que je présente «Heimatwort» (Habiter les Mots), un solo-performance que j’avais initialement écrit en français, mais que j’ai mis en scène en allemand à Heidelberg, dans une traduction de Lilian Pithan, interprétée par Miriam Lemdjadi. Nous sommes convenues que la représentation au festival serait sous-titrée en français, c’est-à-dire dans la langue originale dans laquelle j’ai écrit le texte. Le festival « Jassad » avait programmé sept autres pièces conçues et dirigées par des metteures en scène du Maroc, de l’Espagne, de la France et du Liban. Ce qui m’a le plus marqué dans ce programme, c’est la diversité des propositions artistiques, qui allaient de la danse-théâtre à la performance, en passant par le théâtre-récit ou le théâtre de narration. Cela impliquait de surcroît une magnifique polyphonie plurilingue qui appelait une réflexion sur la question de traductibilité du langage théâtral, dont l’universalité fait l’objet de controverses – un sujet qui mériterait à lui seul un essai entier !

Un autre élément remarquable, outre la diversité des formes théâtrales et la pluralité des langues sur scène, était l’hétérogénéité des dates de production des pièces programmées. Certaines pièces venaient d’être créées ou avaient même été conçues pour le festival, comme la pièce «Nawal» de Lina Abyad du Liban qui met en scène une biographie-hommage à la psychiatre et écrivaine féministe égyptienne Nawal el Saadawi (1931 – 2021) librement adaptée de ses Mémoires[12]. D’autres pièces étaient déjà à l’affiche depuis un certain temps. Il s’agit d’une autre innovation du festival «Jassad», qui défend la valeur intemporelle des œuvres d’art, à l’encontre de la tendance dictée par la logique du marché et du profit, qui réduit les œuvres d’art à des «produits jetables» et leur assigne une date d’expiration.

Ce programme riche et varié reflète non seulement la confiance que les organisatrices ont placée dans les metteures en scènes invitées, mais la confiance investie dans les spectateur·rice·x du festival à Rabat. Au festival «Jassad», il n’y a pas de place pour les dictatures esthétiques et les dictatures du goût ! Pas de place pour la dictature du «public veut» ou la dictature des «artistes» ! Le festival «Jassad» a été conçu comme un espace d’exercice de la liberté, de l’égalité, de l’échange et du dialogue. Il n’y avait aucune hiérarchisation des formes artistiques ou des carrières artistiques. Quel que soit leurs âges ou leurs expériences artistiques – certaines en sont à leurs premières mises en scène, d’autres à leurs énièmes, certaines commencent à se faire un nom au niveau local, d’autres ont déjà une carrière internationale – toutes les metteures en scène invitées, sans exception, ont été traitées de la même manière, avec beaucoup de tact et de considération, dans une belle complicité intergénérationnelle. Soudain, nous nous sommes senties libres de la concurrence à laquelle nous sommes toujours confrontées dans les festivals de théâtre conçus et dirigés par des hommes, en particulier dans les festivals à compétition. Libérées de l’injonction de plaire à un programmateur, un public ou un collègue « mâle » en mal d’être, notre présence à nous-mêmes et à l’autre a complètement changé. Nous n’essayions plus de nous justifier ou de dissimuler nos vulnérabilités artistiques et contextuelles, mais nous osions faire des autres les témoins et les complices des fragilités et des difficultés de nos processus et pratiques artistiques.

Le festival «Jassad» m’a personnellement permis de repenser le festival non pas comme un lieu de (re-)présentation d’une proposition artistique aboutie et perfectionnée, mais comme un lieu d’expérimentation et de remise en question de sa propre pratique artistique. Il m’a aussi fait prendre conscience qu’il y a aujourd’hui une nécessité pour les femmes artistes d’apprendre à se libérer des attitudes fermées et auto-défensives qu’elles ont intériorisées dans un contexte patriarcal hostile, afin de trouver une autre approche à leurs pratiques artistiques. Les femmes aussi ont le droit d’enlever leurs masques et de parler sans avoir peur de s’exposer à la critique, sans tourner autour du pot, sans jouer les dociles ou les séductrices et sans prendre des gants. Il y a un charme invincible dans la complicité (esthétique et éthique) que le festival «Jassad» a su mobiliser.

Extrait de la performance «Habiter les mots» de Meriam Bousselmi, interprétée par la comédienne Miriam Lemdjadi (photo: Caroline Reucker)

Le Charme Invincible de la Complicité

Grâce à la pratique attentionnée de ses codirectrices artistiques: Asmaa Houri et Naima Zitan, grâce à son équipe d’organisation composée de femmes et d’hommes féministes, cultivés, engagés, férus de théâtre et de travail solidaire, grâce à son équipe technique professionnelle sous la houlette de l’artiste généreux et prévenant Rida Elabdallaoui et grâce à son public curieux, le festival «Jassad» a créé un «safe space» pour toutes les créatrices invitées. Que ce soit lors des représentations, des discussions publiques après les spectacles ou des discussions informelles sur le chemin, à l’hôtel ou à table, nous avons toujours été soutenues avec une délicatesse remarquable. Il y avait une complicité féministe exceptionnelle qui régnait sur l’atmosphère du festival «Jassad» et qui s’est transformée en une pratique esthétique à part entière. Cette pratique esthétique de la complicité féministe consistait en une forme de dialogue dans la liberté et la confiance.

Nous avons été encouragés à remettre constamment en question nos pratiques et nos visions et à faire face aux défis de notre profession avec responsabilité et humilité professionnelle. Critiquer le travail d’une collègue ou d’une partie de l’organisation, ainsi qu’écouter des critiques sur son propre travail, est devenu l’expression d’une complicité et non d’une adversité. J’ai été émue par mon échange franc avec certains membres de l’organisation du festival et certain.es particpant.es sur leur travail et le mien. Il n’y avait pas la moindre hostilité à ne pas être d’accord. L’opinion contraire n’était pas perçue comme quelque chose de conflictuel ou d’infidèle, mais comme un droit et une inspiration.

J’ai également beaucoup apprécié l’esprit de complicité, de volontariat et de communauté des membres de l’équipe du festival «Jassad». La plupart des personnes qui ont accompagné, soutenu et accueilli les artistes et les participant.es sur place à Rabat étaient des bénévoles et des membres de l’association THÉÂTRE AQUARIUM de Naima Zitan. Une démarche bien éloignée de l’esprit du «jobbing» et totalement imprégnée de l’esprit de l’engagement. Naima Zitan a une armée de complices pour sa pratique esthétique. C’est fascinant. Ses sœurs et quelques ami.es avaient même pris des congés de leurs emplois et se sont déplacés d’autres villes pour venir soutenir le festival. L’atmosphère était totalement différente de celle de tous les festivals auxquels j’avais participé auparavant. Il y avait un énorme intérêt à tisser des liens entre les membres de l’organisation, les invités du festival et les festivaliers. Le festival a été un véritable exercice dans l’art de la communication et de la convivialité.

J’ai enfin beaucoup apprécié la pratique dialogique avec certains membres de l’équipe organisatrice du festival «Jassad». Dès mon arrivée à l’aéroport de Rabat en fin de soirée, j’ai été accueillie par deux magnifiques architectes et membres de l’association THÉÂTRE AQUARIUM : Ghizlane Karimallah et Kossaï Aggairi, venu lui aussi d’une autre ville pour soutenir l’organisation du festival. Nous avons immédiatement entamé un échange enrichissant sur l’architecture, la culture et la justice, qui s’est poursuivi tout au long du festival. Et puis, en arrivant dans notre logement à l’Institut national d’éducation aux droits de l’homme à Rabat partenaire du festival « Jassad », une discussion sur l’engagement, la culture et les droits humains a commencé avec Hakim Bensaïd, un militant des droits humains et membre aussi de l’association THÉÂTRE AQUARIUM. J’ai également apprécié l’échange inspirant avec mon assistant pendant le festival, le jeune acteur et réalisateur formé au théâtre par Naima Zitan Omar Killou, qui vient de remporter le premier prix du film mobile au Festival international du film étudiant qui s’est déroulé du 12 au 15 décembre 2023 à Casablanca[13]. Sans compter les nombreuses interactions avec les autres membres, participant.es, ami.es et spectateur·rice·x du festival « Jassad ».

Un Festival de théâtre n’est pas seulement un évènement culturel et artistique, c’est un condensé de vie qui laisse voir ce qui se cache derrière les rideaux de(s) société(s). Je n’ai pas encore terminé ma réflexion. J’ai encore beaucoup à dire sur les (re-)présentations des femmes sur scène, sur les choix esthétiques adoptés par mes collègues et sur la réception des œuvres par le public. Mais cela nécessiterait un autre essai plus long que le présent ! C’est dire à quel point le festival «Jassad» a été une source d’inspiration pour moi.

 

[1] Pour plus d’information, voir le site officiel du festival, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.festivaljassad.com/index.html

[2] HABITER LES MOTS, Une Autofiction Intime en Vers et Plus, financée par l’Association Nationale des Professionnels Indépendants de la Danse et du Théâtre Baden-Württemberg e.V. au moyen de Fonds du Ministère des Sciences, de la Recherche et des Arts du Land de Bade-Wurtemberg, avec le soutien de l’association » Amis de l’Art et de la Culture Arabe e.V.» (2020).

Documentation vidéo de la pièce au festival « Jassad», [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse :   https://www.youtube.com/watch?v=6l8xHTiVuLU

Captation de la représentation d’ouverture des Heidelberger Theatertage 2020 EINZELSTÜCKE, [Consulté le 07/12/ 2023], disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=WbFrPIyQ3R8

[3] Pour plus d’information, voir un article en arabe publié sur la plateforme Elaph Publishing Limited – UK le 3. mars 2009 par Amel Helali sous le titre :» (الركح المؤنث) تظاهرة مسرحية تحتفي بالنساء المبدعات «- ( Traduction: La scène au féminin : Une manifestation théâtrale pour célébrer les femmes créatrices), [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse: https://elaph.com/Web/Culture/2009/3/415500.htm

[4] Zapping sous contrôle, Texte et Mise en scène de Meriam Bousselmi, production Web Arts Tunis, Prix de la Production de La Ressource Culturelle (Al Mawred Al Thaqafy) 2007.

Pour plus d’information, voir : MEKKI, Thameur, Tunisie Big Brother ne zappe jamais !, Tekiano.com, 19 novembre 2009, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.tekiano.com/2009/11/14/tunisie-big-brother-ne-zappe-jamais/

Bande-annonce de la pièce, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=CAjx53RpYQ0

[5] Pour plus d’information, voir EUROPEAN THEATRE CONVENTION (ETC), Égalité des genres et diversité dans les théâtres européens, Une Étude de mars 2021 [Consulté le 07/12/2023], ; 31 p., disponible à l’adresse : https://www.artcena.fr/fil-vie-pro/une-etude-sur-legalite-entre-les-hommes-et-les-femmes-lechelon-europeen

[6] ROMILLY, Jacqueline de, La tragédie grecque, Presses Universitaires de France, Paris, 1970, 192 pp.

[7] Pour plus d’information, voir le site officiel du magazine « JASAD », [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse :https://jasadmedia.org/en/about/

[8] Pour plus d’information, voir la page Facebook officielle de la compagnie de théâtre ANFASS, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.facebook.com/TheatreAnfass/?locale=fr_FR

[9] Pour plus d’information, voir le site de la compagnie de théâtre AQUARIUM, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://theatreaquarium.com/aquarium.html

[10] Voir à ce sujet : COUTURE, Phillipe, DIRIGER UN FESTIVAL : À DEUX, C’EST MIEUX, DU CÔTÉ DU KUNSTFESTIVAL DES ARTS ET DU FTA, La POINTE, 31 janvier 2022, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://lapointe.be/2022/01/31/diriger-un-festival-a-deux-cest-mieux/, WEISS, Stefan, Warum Kollektive im Kulturbetrieb zunehmend den Ton angeben, DER STANDARD, 16 Mars 2019, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.derstandard.de/story/2000099634604/warum-kollektive-im-kulturbetrieb-zunehmend-den-ton-angeben

[11] Pour plus d’information, voir le site officiel du festival, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://jtcarthage.tn/

[12] VICENTE, Léa, LINA ABYAD : PLONGÉE DANS SA CONSTELLATION DE FEMMES PUISSANTES, Agenda Culturel Liban, 27 Octobre 2022, [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse : https://www.agendaculturel.com/article/lina-abyad-plongee-dans-sa-constellation-de-femmes-puissantes

Documentation vidéo de la pièce au festival « Jassad», [Consulté le 07/12/2023], disponible à l’adresse :  https://www.youtube.com/watch?v=BZxDwPwzMXY

[13] Pour plus d’information sur le travail du jeune réalisateur Omar Killou, voir le trailer de son court métrage documentaire ( الحنطه ) ( Portrait d’un batelier de Rabat), disponible à l’adresse : https://youtu.be/sXUHf47Akhw [Consulté le 07/12/2023]

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Cet essai est le premier volet d’une étude en trois parties que Meriam Bousselmi a consacrée aux «Pratiques esthétiques au festival de théâtre «Jassad» : féminisme et traduction». Deux autres essais seront publiés en 2024 aux titres suivants :
–       Le Génie féminin genre-t-il la pratique esthétique ?
–       La Traduction comme pratique esthétique de la Comple(x)(c)ité
Ce texte a été rédigé au cours de son travail de recherche dans le cadre de l’école doctorale 2477 «Pratique esthétique», soutenue par la «La Fondation Allemande pour la recherche» – Numéro de projet : 394082147.

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La metteure en scène et autrice Meriam Bousselmi (photo: Angela Ankner)

Meriam Bousselmi née en 1983 à Tunis, a étudié le Droit et les Sciences Politiques à l’Université de Tunis Carthage. Elle est auteure, metteure en scène, avocate, conférencière, chercheuse et bâtisseuse de ponts polyglotte. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, elle fait des recherches sur la Mise en scène de la Justice au sein de l’École Doctorale DFG 2477 – Pratique Esthétique à l’Université de Hildesheim et explore ce thème en pratique à travers des projets artistiques.
Dans sa pratique artistique, Meriam Bousselmi associe les formes de narration les plus diverses : textes littéraires, mises en scène théâtrales et installations performatives. Elle réfléchit aux conditions politiques, sociales et civiles actuelles à travers différentes formes esthétiques. En transgressant les frontières entre les genres et en abordant des sujets tabous, elle reflète une image critique de notre époque. Son travail devient une déclaration artistique contre les manipulations politiques et les récits négatifs dominants de notre monde.
En 2018, Meriam Bousselmi s’est installée à Berlin et depuis, elle a développé un style d’écriture multilingue et une approche artistique transculturelle. Ses nouveaux projets traduisent en pratique des notions telles que : le dialogue, le transfert et le métissage des modes de narration.

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