Il y a quelques années, une étudiante de ma promo m’a dit : « T’as bien trouvé ton sujet toi ». Elle voulait dire par là qu’en tant que chorégraphe noir, j’avais la chance de pouvoir construire ma carrière sur la question du racisme. Quelle insolence !
Je pourrais nommer de nombreux artistes de mon genre qui n’ont jamais pris le racisme pour sujet et qui ont tous du succès et même, en termes de mainstream, plus de succès que moi. Si je ne prenais pas parti sur des sujets critiques, aujourd’hui je serais beaucoup plus avancé dans ma carrière dans le système capitaliste. Nommer, critiquer et combattre le patriarcat capitaliste raciste coûte beaucoup d’énergie. Ça entraîne des nuits sans sommeil et des amitiés perdues.
Il nous revient donc à nous, artistes, de trouver l’équilibre et de tenir. L’équilibre entre jouer le jeu pour payer le loyer, et faire de l’art qui critique le pouvoir et qui dise la vérité. Chacun·e doit trouver cet équilibre pour soi-même. Être artistes nous donne une responsabilité. Plus il y a de personnes qui nous entendent, plus nous sommes indépendant·e·s, et plus la responsabilité grandit.
La révolution arrive et nous en sommes les messagers et les messagères !
Traduit de l’allemand par Antoine Palévody
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